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Tennis Féminin en Midi-Pyrénées
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10 mars 2009

L'enseignement du tennis au féminin

PRESENTATION DE JESSICA GARCIA -
CONSEILLER SPORTIF DEPARTEMENTAL DE LA HAUTE-GARONNE

jessica_garcia

Je m'appelle Jessica GARCIA, j'ai 30 ans et je suis cadre technique au Comité Départemental de la Haute-Garonne depuis le 01 octobre 2008.
Depuis l'âge de 3 ans je pratique du sport : j'ai débuté par le patinage artistique à 3 ans jusqu'à l'âge de 12 ans et j'ai atteint un bon niveau national dans cette discipline.
J'ai commencé le tennis à l'âge de 9 ½ ans et pendant trois ans j'ai concilié les deux disciplines mais cela devenait de plus en plus difficile et j'ai choisi de m'engager pleinement dans le tennis.

J'ai préféré le tennis pour le plaisir que je prenais dans la confrontation duelle avec un adversaire or en patinage on démontre notre chorégraphie à un jury qui donne une notation et après nous obtenons un classement dans les épreuves. Il n'y a pas de confrontation directe.
Autre facteur important aussi est que mon entraîneur de patin est parti vers l'Europe et je ne retrouvais plus cette passion que j'avais pour la discipline qui était lié aussi à la relation que j'avais avec lui.

Dès les premières compétitions de tennis je me suis distinguée au plan local, puis régional et national.

A l'âge de 17 ans, j'ai été numéro 2 juniors en Argentine.

Jusque là, j'avais suivi une scolarité normale, mais j'ai passé le BAC en candidate libre pour vraiment me consacrer à plein temps au tennis avec des entraînements bi quotidiens (tennis et préparation physique), puis des compétitions nationales et en Amérique du Sud.  J'ai ainsi pris part à la COSAT (circuit Sud Américain juniors) qui m'a amenée à jouer au Venezuela, en Colombie, en Equateur, au Pérou, en Bolivie, au Chili, en Uruguay, au Paraguay et au Brésil.

Par la suite, j'ai joué sur le circuit des tournois de 10.000 $ et des qualifiés de 25.000 dollars, d'abord en Amérique du Sud puis en Europe ainsi qu’en Asie.
Je suis venue en Europe en suivant mon entraîneur qui  jouait des matchs d'équipes en France et qui m'a fait venir.
Pendant quelques saisons je faisais la plus grande partie de l'année en Argentine et en Amérique du Sud puis en France et en Europe. J'ai atteint la 650ème place à la WTA.

Puis je me suis blessée très gravement au genou. J'ai souhaité faire ma rééducation en France car j'ai été bien prise en charge. J'ai décidé donc de m'installer à Paris et de passer le Brevet d’E tat de Tennis. J'ai suivi les formations fédérales et j'ai travaillé dans différents clubs de la région parisienne.  J'avais la motivation d'intégrer la filière fédérale au travers d'un poste en Ligue et suite à l'obtention de mon BE2 en octobre 2007, l'opportunité s'est présentée en Midi Pyrénées.

Aujourd'hui  je fais le suivi rapproché d'une jeune fille de 10 ans qui a un programme aménagé, qui est scolarisée (CNED cours par correspondance) et des professeurs qui lui donnent des cours à la Ligue. Elle fait des journées d'entraînement bi quotidien et elle prend part aux compétitions nationales dans sa catégorie. Mon travail consiste à programmer et coordonner ses entraîne-ments et ses compétitions et de faire le lien avec son entraîneur de club et ses parents, sans lesquels je ne pourrai pas fonctionner efficacement.

D'autre part, j'entraîne les enfants du Groupe Avenir Départemental au Comité de la Haute-Garonne. Il s'agit d’enfants d'entre 6  et 11 ans.
Je prends beaucoup de plaisir à enseigner le tennis mais surtout à véhiculer les valeurs de ce sport : le dépassement de soi, la volonté de l'effort, le respect, l'humilité, la détermination, l'autonomie.

Compte tenu de mon expérience d'entraîneur, il me semble que l'enseignement auprès des jeunes filles doit être adapté par rapport à celui des garçons. Ceci ne veut pas dire qu'on enseigne autre chose, mais on se comporte autrement, on doit adopter une approche féminine : les petites filles ont besoin de se sentir rassurées, sécurisées, valorisées. Elles cherchent davantage le copinage dans la pratique du tennis, tandis que les garçons cherchent plus la confrontation. Ceci a une explication physiologique due à l’influence des hormones :  la testostérone (hormone masculine) qui développe l'agressivité et la progestérone (hormone féminine) qui développe l'anxiété.
« il me semble que dans mon enseignement je dois être plus attentive aux échanges avec les filles, prendre le temps de leur parler, de leur montrer que je m’intéresse à elles (pas seulement à leur coup droit ou leur revers). Je dois être à l'écoute, ne pas porter de jugements, faire attention aux remarques que je peux leur faire ».

Il faut rapidement les responsabiliser car elles sont beaucoup plus autonomes et rigoureuses que les garçons. Elles sont capables de se concentrer pendant plus longtemps et d'accepter plus facilement les situations de travail à l'entraînement (les garçons, eux,  vont préférer les matchs et ils vont parfois être moins motivés pour les exercices).

Afin de répondre au mieux aux spécificités féminines, je préconiserais des groupes purement féminins à partir de 9 ans. Dans les sections de mini tennis (5/7 ans) et lors de la première période d'initiation (7/9 ans) dans les écoles de tennis, il me semble que les filles peuvent s'intégrer sans problèmes dans les groupes avec des garçons, mais par la suite les garçons vont être plus "compétitifs" et ceci peut décourager certaines petites filles.

En ce qui concerne la compétition pour les filles, il me semble que l'esprit «compétition » est une  chose plus ou moins innée : on peut accroître des qualités de combativité nécessaires à la compétition mais on ne peut pas faire une "matcheuse" avec une fille qui n’est pas prédisposée à faire de la compétition. Dans ce domaine il me semble que l'oeil de l'entraîneur a un rôle important à jouer.

Il faudrait détecter ces qualités de "matcheuse"  chez certaines filles très tôt afin de les pousser davantage vers la compétition. En contrepartie, il faudrait composer des groupes avec des filles ayant plus l’esprit « loisir » afin que chacune puisse y trouver son compte.

Pour l'initiation ou enseignement auprès des adultes  qui ne sont pas en compétition, qu’ils soient hommes ou femmes,  ils viennent dans nos clubs pour rechercher le sport bien être, la convivialité et la dépense d'énergie.  Je pense que la mixité dans les groupes d'adultes est une bonne chose à condition de faire des groupes homogènes en terme  de niveau de jeu et de motivation. Il ne faut pas que les uns ou les autres ressentent un frein à leurs motivations (se dépenser, jouer des points, discuter...) il y a toujours une super ambiance dans les cours collectifs ! Aujourd'hui, grâce au tennis évolutif (formats de jeu et balles appropriés) nous pouvons proposer un tennis adapté à chacun tout en respectant les notions de plaisir et de réussite qui sont essentielles pour fidéliser les jeunes comme les adultes.
Il existe un programme lancé par la FFT et qui s'adresse exclusivement aux femmes ("L'école des femmes"). L'objectif est de permettre de pratiquer le tennis dans des créneaux où les femmes sont disponibles et proposer des animations pour susciter chez les femmes l’envie de s'engager dans le tennis et dans la vie du club. Ce programme connaît une véritable réussite !

Jessica Garcia

10/04/09

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